SOMOCER : La crise s'accentue au troisième trimestre avec une chute de 32% du chiffre d'affaires

La Société Moderne de Céramique (SOMOCER) continue de traverser une période particulièrement difficile, comme en témoignent ses indicateurs d'activité du troisième trimestre 2024. Le spécialiste tunisien de la céramique voit sa situation se dégrader davantage, avec une baisse marquée de ses performances commerciales et opérationnelles.

Une chute persistante de l'activité

Au troisième trimestre 2024, SOMOCER a réalisé un chiffre d'affaires de 11,896 millions de dinars, en repli de 32,58% par rapport aux 17,645 millions de dinars enregistrés à la même période en 2023. Cette contre performance s'inscrit dans la continuité du deuxième trimestre, où la société avait déjà accusé une baisse de 36,27% de ses revenus.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires cumulé s'établit à 42,094 millions de dinars, contre 64,113 millions de dinars un an plus tôt, soit une chute de 34,34%. Cette dégradation touche particulièrement le marché local, qui accuse un repli de 37,48% à 36,839 millions de dinars.

Production en berne et investissements ralentis

La situation opérationnelle n'est guère plus encourageante. La production a connu une chute vertigineuse de 53,79% sur les neuf premiers mois de l'année. Les investissements ont également été fortement réduits, s'établissant à 1,791 millions de dinars au troisième trimestre, en baisse de 58,79%.

Des défis multiples à surmonter

Selon la direction de SOMOCER, cette détérioration significative des performances s'explique par une conjonction de facteurs adverses. En premier lieu, l'entreprise fait face à des perturbations majeures liées au gel de ses comptes bancaires, une situation qui impacte directement ses capacités d'approvisionnement et sa production. La direction souligne également que l'entreprise évolue dans un contexte économique particulièrement défavorable en Tunisie, caractérisé par un secteur immobilier en difficulté et des projets touristiques qui tardent à se concrétiser.

Les dirigeants pointent aussi du doigt la faiblesse du pouvoir d'achat des ménages, conjuguée à des taux de crédit prohibitifs, qui freine considérablement les projets de rénovation résidentielle. La situation est d'autant plus complexe que l'entreprise doit faire face à une concurrence déloyale du marché parallèle, où affluent des produits de céramique de qualité inférieure, principalement importés illégalement d'Inde et commercialisés à des prix défiant toute concurrence légale.

Situation financière sous tension

Les engagements bancaires continuent de peser sur la société, atteignant 77,058 millions de dinars au 30 septembre 2024, en hausse de 4,09% sur un an. La structure de cette dette révèle une augmentation préoccupante des engagements à court terme, qui progressent de 20,96%, tandis que les dettes à moyen et long terme diminuent de 24,31%.

Seule note positive dans ce tableau : les exportations affichent une légère progression de 1,34% sur les neuf premiers mois, s'établissant à 5,255 millions de dinars, mais leur poids reste insuffisant pour compenser la dégradation du marché local.