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Amen Bank : PNB en hausse à 150 millions de dinars malgré un recul des revenus d’intérêts

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avr. 23, 2025, 6:43 PM

Amen Bank vient de publier ses indicateurs d'activité pour le premier trimestre 2025, témoignant d'une dynamique positive malgré un contexte réglementaire contraignant. Le produit net bancaire (PNB) a atteint 150,1 millions de dinars à fin mars 2025, contre 140,9 millions de dinars pour la même période en 2024, soit une progression appréciable de 6,55%. Les produits d'exploitation bancaire ont connu une hausse de 4,50% pour s'établir à 310 millions de dinars. Cependant, cette croissance globale masque une évolution contrastée des différentes composantes. L'établissement a en effet enregistré une baisse de 3,28% des intérêts et revenus assimilés qui s'établissent à 191,8 millions de dinars. Le véritable moteur de croissance réside dans les revenus du portefeuille, qui bondissent de 33,24% à 82,9 millions de dinars, compensant largement le recul des revenus d'intérêts traditionnels.

Dans le même temps, les charges d'exploitation bancaire ont connu une progression plus modérée de 2,64%, s'établissant à 159,9 millions de dinars contre 155,8 millions un an plus tôt. Cette maîtrise relative des charges, comparée à la hausse des produits, a contribué à l'amélioration du PNB.

Une activité commerciale en développement

Sur le plan commercial, Amen Bank continue de renforcer sa position avec une progression des crédits à la clientèle, qui ont augmenté de 2,99% pour atteindre 7 325,2 millions de dinars à fin mars 2025, contre 7 112,7 millions à la même période de l'année précédente, soit une progression de 212,5 millions de dinars.

Plus significativement encore, les dépôts et avoirs de la clientèle ont enregistré une hausse de 6,41%, s'établissant à 8 355,2 millions de dinars à fin mars 2025, contre 7 851,8 millions un an auparavant. Cette augmentation de 503,4 millions de dinars témoigne de la confiance croissante des clients envers l'institution.

Le portefeuille global de la banque a également connu une évolution notable, passant de 2 620,2 millions de dinars au 31 mars 2024 à 3 221,6 millions au 31 mars 2025, soit une hausse de 23%. Cette progression s'explique notamment par un renforcement important du portefeuille-titres commercial, qui a été multiplié par huit pour atteindre 179,4 millions de dinars, ainsi que par l'augmentation du portefeuille d'investissement qui s'élève désormais à 3 042,2 millions de dinars. Cette réorientation stratégique vers les titres d'État, tant dans le portefeuille d'investissement (incluant les BTA à moyen et long terme) que dans le portefeuille commercial (comprenant les bons du Trésor à court terme), témoigne d'une adaptation tactique face aux nouvelles contraintes réglementaires.

Gestion du risque souverain et maîtrise des charges : le double défi

Malgré ces performances encourageantes, quelques points méritent attention. Les charges opératoires ont progressé de 7,23% pour atteindre 57 millions de dinars, sous l'effet principalement d'une hausse des frais de personnel (+7,38%) et des charges générales d'exploitation (+7,10%). Cette évolution a légèrement détérioré le coefficient d'exploitation qui s'établit à 38% à fin mars 2025, contre 37,76% un an plus tôt, soit une hausse de 24 points de base.

Par ailleurs, les ressources longues provenant des emprunts et ressources spéciales ont diminué de 20,16%, s'établissant à 653,4 millions de dinars. Cette réduction semble s'inscrire dans une stratégie délibérée visant à optimiser la structure de financement et à abaisser le coût global des ressources.

La baisse des intérêts et revenus assimilés s'explique principalement par l'impact de l'article 412 ter de la loi n° 41 de 2024, qui permet aux particuliers et PME de demander une restructuration de leurs prêts à taux fixe dépassant 8% sous certaines conditions. Face à cette contrainte réglementaire qui pèse sur la rentabilité des crédits traditionnels, Amen Bank a judicieusement réorienté sa stratégie vers les placements en titres d'État, expliquant ainsi la forte progression de son portefeuille.

Parmi les défis prioritaires figure la nécessité de trouver un équilibre entre l'exposition croissante au risque souverain via son portefeuille de titres d'État et le développement de nouvelles sources de revenus moins impactées par les contraintes réglementaires sur les taux d'intérêt. L'optimisation des charges d'exploitation devient également cruciale pour préserver l'efficience opérationnelle dans ce contexte de marges sous pression.

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