La Tunisie 2éme africaine selon l'AI Talent Readiness Index

 La Tunisie, fer de lance africain de l'IA : vice-championne continentale et leader en infrastructures selon le nouvel "AI Talent Readiness Index for Africa"

La Tunisie s'affirme comme un acteur de premier plan dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA) à l'échelle du continent africain. Ces conclusions émanent du premier "AI Talent Readiness Index for Africa", une publication de Qhala et Qubit Hub, soutenue par la Fondation Gates et datée du 2 avril 2025. Ce rapport inédit, conçu "par des Africains pour des Africains", offre une évaluation de la capacité des 54 nations du continent à cultiver, retenir et mettre à profit les talents en IA. L'analyse s'articule autour de trois dimensions stratégiques : les compétences numériques, les données et infrastructures, et la préparation gouvernementale.

La Tunisie, une puissance émergente en intelligence artificielle

La Tunisie affiche une performance globale remarquable dans "AI Talent Readiness Index for Africa", obtenant un score de 51,8 sur 100, ce qui la place sur la deuxième marche du podium africain, ex æquo avec l'Égypte. Cette position reflète une approche équilibrée et des investissements conséquents dans les secteurs fondamentaux de l'IA. Le rapport met en lumière que la Tunisie, aux côtés de l'Égypte, de l'Algérie et du Maroc, contribue significativement à faire de l'Afrique du Nord la région la plus avancée du continent, avec une moyenne régionale de 38,2 points.

Domination tunisienne en données et infrastructures

C'est sur le pilier des données et infrastructures que la Tunisie démontre une excellence particulière, puisqu'elle se classe première sur l'ensemble du continent avec un score remarquable de 30,75. Cette position de leader s'explique notamment par un accès quasi universel à l'électricité et un taux de pénétration d'Internet élevé touchant 74% de la population. Le pays bénéficie également d'une excellente couverture du réseau mobile 3G qui atteint 88,89%. À cela s'ajoutent un score élevé à l'Indice de Connectivité Mobile GSMA, un bon score en gouvernance des données, et des dépenses notables en logiciels informatiques, autant de facteurs qui consolident sa première place.

Des compétences numériques solides et en progression

Dans le domaine des compétences numériques, la Tunisie se positionne au quatrième rang africain, avec un score de 22,15. Le pays se distingue par un taux d'alphabétisation des adultes de 79% et une part importante de sa population active, soit 67,2%, possédant une éducation avancée. Son taux d'intégration des compétences TIC dans le système éducatif est exceptionnel, s'élevant à 71,37%. La proportion de femmes diplômées dans les filières STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) est également remarquable, atteignant 55,4%. De plus, la Tunisie affiche une densité très élevée de développeurs, avec 4120 par million d'habitants, et compte 11 institutions d'enseignement supérieur qui proposent des formations en IA et Machine Learning.

Une préparation gouvernementale encourageante mais perfectible

Concernant la préparation gouvernementale, la Tunisie obtient la cinquième place avec un score de 43,0. Le pays a ainsi déjà publié une Stratégie Nationale pour l'IA et mis en place une législation sur la protection des données, tout en atteignant un indice de maturité GovTech qualifié d'Élevé. Néanmoins, le rapport identifie des scores plus modestes en matière de promotion des investissements dans les technologies émergentes et de qualité réglementaire. Ces aspects suggèrent des pistes d'amélioration pour optimiser l'environnement des affaires et stimuler davantage les investissements stratégiques dans le secteur de l'IA.

Le défi continental de l'IA et les pistes d'avenir

Plus globalement, "AI Talent Readiness Index for Africa" souligne le potentiel transformateur de l'IA pour l'Afrique, qui pourrait injecter 2,9 trillions de dollars dans son économie d'ici 2030 et générer 500 000 emplois annuellement. Pour concrétiser cette vision, le Dr. Shikoh Gitau, PDG de Qhala, martèle que "L'Afrique doit construire avant de réguler". Le document préconise ainsi plusieurs interventions continentales clés, telles qu'une initiative unifiée d'éducation à l'IA et la définition d'objectifs de formation ambitieux visant à atteindre 15% de la population d'ici 2028. Il appelle aussi à la formation de 5 000 chercheurs de niveau PhD en IA et à la création de parcours spécifiques pour produire 1 million de professionnels de l'IA sur le continent.

L'horizon prometteur de l'IA tunisienne

La performance de la Tunisie, et singulièrement son leadership en matière d'infrastructures, telle que révélée par l'"AI Talent Readiness Index for Africa", la positionne comme un exemple et un moteur potentiel pour la concrétisation de ces ambitions à l'échelle continentale. En capitalisant sur ses acquis et en s'attaquant à ses points faibles, notamment en matière d'attraction des investissements et de cadre réglementaire, la Tunisie dispose de tous les atouts pour devenir un pôle d'innovation en IA de premier plan, non seulement en Afrique mais aussi sur la scène internationale.