Selon une récente enquête du Forum économique mondial menée par l'IACE en Tunisie, le marché du travail tunisien s'apprête à connaître une transformation significative au cours des prochaines années. Cette étude, la première du genre pour la Tunisie, révèle des changements structurels majeurs qui redéfiniront le paysage professionnel du pays.
D'ici 2030, environ 20% des emplois en Tunisie connaîtront des changements substantiels, un chiffre proche de la moyenne mondiale de 22%. Cette évolution s'inscrit dans un contexte de transformation numérique accélérée et de mutations économiques profondes.
L'enquête identifie plusieurs professions en forte croissance, notamment :
- Les spécialistes du Big Data
- Les experts en Intelligence Artificielle et apprentissage automatique
- Les ingénieurs en robotique
À l'inverse, certains métiers traditionnels connaîtront un déclin, particulièrement :
- Les comptables et auditeurs
- Les ouvriers d'assemblage et d'usine
- Les employés de tenue de livres
Les employeurs tunisiens anticipent une demande croissante pour plusieurs compétences clés :
1/ L'Intelligence Artificielle et le Big Data
2/ Le leadership et l'influence sociale
3/ La pensée créative
4/ Les réseaux et la cybersécurité
5/ La résilience, la flexibilité et l'agilité
Le défi majeur auquel font face les entreprises tunisiennes est le déficit croissant de compétences. En effet, 80% des entreprises considèrent ce déficit comme un obstacle majeur à leur transformation. Pour répondre à cette problématique, les organisations développent des stratégies diversifiées. L'investissement dans la formation continue devient une priorité absolue, accompagné d'une automatisation progressive des processus. Les entreprises mettent également l'accent sur le développement de programmes de requalification ambitieux pour adapter leur main-d'œuvre aux exigences du marché.
Les entreprises tunisiennes expriment des attentes précises concernant l'intervention gouvernementale dans la transformation du marché du travail. Le financement de programmes de requalification apparaît comme une priorité majeure, soutenue par 55% des entreprises interrogées. La question de la flexibilité dans les pratiques d'embauche préoccupe également la moitié des organisations. Par ailleurs, l'adaptation de la législation pour faciliter le travail à distance et le renforcement du système éducatif public sont considérés comme essentiels par 41% des employeurs. Ces demandes reflètent un besoin urgent de modernisation du cadre réglementaire et institutionnel.
L'avenir du marché du travail tunisien repose sur trois piliers fondamentaux. Premièrement, il est crucial d'établir des mécanismes de transition professionnelle proactifs et dynamiques, capables d'anticiper et d'accompagner les évolutions du marché. Deuxièmement, la recherche d'un équilibre optimal entre l'automatisation des processus et le développement des compétences humaines s'avère essentielle. Enfin, le renforcement de la collaboration entre les secteurs public et privé constitue un levier indispensable pour assurer une transition réussie.
La réussite de cette transformation dépendra largement de la capacité des différents acteurs à coordonner leurs efforts et à mettre en place des solutions innovantes. L'enjeu est de taille : il s'agit non seulement d'adapter le marché du travail aux exigences futures, mais aussi de créer un environnement propice au développement des compétences et à l'épanouissement professionnel des travailleurs tunisiens.
Pour une analyse approfondie et des recommandations détaillées, téléchargez le rapport complet de l'enquête, réalisée par l’IACE, en tant que partenaire officiel du Forum économique mondial.