

Le groupe d'articles hygiéniques affiche un bénéfice consolidé de 29,6 millions de dinars, en baisse de 2,3% par rapport à juin 2024.
Le groupe Société d’Articles Hygiéniques (SAH), leader tunisien dans la production et la commercialisation d’articles hygiéniques sous la marque « Lilas », a rendu publics ses états financiers consolidés intermédiaires arrêtés au 30 juin 2025 le 3 novembre, soit près de deux mois après la publication de ses états financiers individuels le 11 septembre 2025. Les données consolidées font apparaître une performance contrastée, avec une hausse du chiffre d’affaires accompagnée d’une légère baisse de la rentabilité.
Le groupe SAH a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 462,1 millions de dinars au premier semestre 2025, contre 444,7 millions de dinars à la même période de 2024, soit une croissance de 3,9%.
Au niveau de la société mère SAH SA, les revenus s'élèvent à 220,5 millions de dinars, en légère baisse de 1,1% par rapport aux 222,9 millions de dinars enregistrés à juin 2024. Cette évolution s'explique notamment par une contraction des ventes à l'export, passées de 39,9 millions de dinars à 31,6 millions de dinars.
Le résultat net consolidé (part du groupe) s'établit à 29,6 millions de dinars au 30 juin 2025, contre 30,3 millions de dinars un an plus tôt, marquant un recul de 2,3 %. Cette tendance s'explique en partie par la baisse du résultat d'exploitation consolidé, qui est passé de 60,1 millions de dinars à 52,3 millions de dinars entre juin 2024 et juin 2025.
Pour la société mère, le bénéfice net progresse à 22,3 millions de dinars, en hausse de 9,5% par rapport aux 20,4 millions de dinars de juin 2024, portant le résultat par action à 0,27 dinar contre 0,24 dinar.
Les capitaux propres consolidés (part du groupe) s'élèvent à 348,4 millions de dinars au 30 juin 2025, en baisse de 5,1 millions de dinars par rapport au 31 décembre 2024 (353,5 millions de dinars). Cette diminution s'explique principalement par la distribution de dividendes à hauteur de 33,6 millions de dinars au cours du semestre.
L'endettement financier du groupe reste soutenu avec des emprunts non courants de 92,2 millions de dinars et des passifs financiers courants de 473,3 millions de dinars, reflétant les besoins de financement importants liés aux activités industrielles du groupe.
La hausse des charges d’exploitation consolidées, qui atteignent 411,5 millions de dinars contre 388,4 millions à fin juin 2024 (+6%), s’explique principalement par la forte progression des charges de personnel, en augmentation de 25,3% pour s’établir à 58,9 millions de dinars. Cette évolution reflète à la fois l’expansion du groupe et l’impact de l’inflation sur les coûts de main-d’œuvre. Les dotations aux amortissements et provisions ont également progressé à 30,4 millions de dinars (+5,8%), tandis que les autres charges d’exploitation se sont accrues à 70 millions de dinars (+13,2%). En revanche, les achats consommés de matières et d’emballages ont reculé de 9,1%, pour s’établir à 249,3 millions de dinars, limitant partiellement l’impact global de la hausse des autres postes de dépenses.
Le périmètre de consolidation du groupe SAH comprend 13 filiales réparties entre la Tunisie et plusieurs pays africains : Algérie, Libye, Maroc, Côte d'Ivoire, Sénégal et Mauritanie. Les principales filiales tunisiennes incluent Azur Papier SA (détenue à 73,74%), Azur Détergent SA (74,81%), Azur Industrie Cosmétique (55,13%) et Azur d'Articles Plastiques (52,02%).
La part des minoritaires dans les capitaux propres s'élève à 100,5 millions de dinars, reflétant l'importance des participations externes dans certaines filiales du groupe.
Le groupe SAH fait face à des défis structurels importants malgré la bonne performance de ses revenus. Le semestre écoulé a été marqué par une explosion des charges de personnel (+25,3%) et une hausse des autres frais d'exploitation, qui ont directement comprimé la rentabilité opérationnelle.
Fait notable, cette baisse de rentabilité intervient malgré une conjoncture favorable sur le coût des matières premières, qui a reculé de 9,1 %. Cette situation met en évidence la forte sensibilité du groupe à ses charges fixes et salariales. Si la volatilité des prix des intrants reste un risque à long terme, le défi immédiat pour le management sera de maîtriser l'augmentation de ses autres postes de dépenses pour restaurer les marges.
La trésorerie consolidée, en baisse significative à 21,6 millions de dinars, reflète ces tensions. Les investisseurs attendront donc de voir la capacité du groupe à mieux contrôler sa structure de coûts lors du second semestre pour assurer une croissance rentable.