UIB : Un redressement fiscal de prés de 21 millions de dinars plombe les résultats semestriels

L'Union Internationale de Banques (UIB) a publié des résultats semestriels en nette baisse pour la période se terminant au 30 juin 2024, principalement en raison d'un redressement fiscal majeur. Le bénéfice net de la banque a chuté de 42,4%, passant de 57,8 millions de dinars (MD) au premier semestre 2023 à seulement 33,3 MD pour la même période en 2024. Cette diminution drastique s'explique en grande partie par un accord avec l'administration fiscale, qui a conduit à un redressement de 20,8 MD pour les exercices 2019 à 2022.

Ce redressement fiscal, combiné à d'autres éléments exceptionnels, a eu un impact significatif sur les comptes de l'établissement. En effet, le total des éléments extraordinaires s'élève à 28 MD, incluant également des contributions fiscales exceptionnelles de 7,3 MD. Ces dernières comprennent une contribution sociale de solidarité exceptionnelle et une taxe conjoncturelle au profit du Budget de l'État.

Outre ces charges exceptionnelles, l'UIB a dû faire face à une augmentation notable du coût du risque. Les dotations aux provisions ont progressé de 12,8%, atteignant 32,5 MD, reflétant une approche prudente dans un environnement économique incertain.

Malgré ces défis, l'activité commerciale de la banque reste relativement solide. Le total bilan a progressé de 7,9% par rapport à la même période en 2023, s'établissant à 7 974,5 MD. Cette croissance est soutenue par une augmentation des dépôts de la clientèle de 9%, qui atteignent 6 576,5 MD, témoignant de la confiance maintenue des clients. Les créances sur la clientèle ont également connu une légère hausse de 1,3%, pour atteindre 6 509,1 MD.

Le produit net bancaire a enregistré une progression de 4,4%, s'élevant à 267 MD, démontrant la capacité de la banque à générer des revenus dans un contexte difficile. Cependant, les charges opératoires ont augmenté plus rapidement, de 5,6%, entraînant une légère détérioration du coefficient d'exploitation qui passe de 51,8% à 53,5%.

La solidité financière de l'UIB reste préservée avec un renforcement des fonds propres de 8,3%, atteignant 953,9 MD. Néanmoins, la rentabilité des fonds propres (ROE) a sensiblement diminué, passant d'environ 13,5% à 7%, reflétant l'impact des éléments exceptionnels sur la performance financière.

Il est important de noter que l'UIB fait face à plusieurs contentieux qui pourraient influencer ses résultats futurs. Un litige avec la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) est en cours, pour lequel une provision de 2,3 MD a été constituée. De plus, la banque a été condamnée à une amende de 9 MD par le Conseil de la Concurrence, décision contre laquelle elle prévoit de faire appel.

Bien que l'UIB maintienne une croissance de son activité commerciale, les résultats semestriels de 2024 sont lourdement impactés par le redressement fiscal et d'autres éléments exceptionnels. La banque devra naviguer avec prudence dans les mois à venir, en gérant efficacement les risques tout en cherchant à restaurer sa rentabilité. L'évolution des contentieux en cours et la capacité de l'UIB à optimiser son efficacité opérationnelle seront des éléments clés à surveiller pour les investisseurs et les analystes dans les prochains trimestres.