La Banque mondiale vient d'approuver un financement de 100 millions de dollars (316 millions de dinars tunisiens) destiné à transformer le paysage de l'enseignement supérieur en Tunisie. Ce nouveau projet, baptisé RESPIRE (Renforcement de l'Enseignement Supérieur Pour l'Innovation, la Résilience et l'Employabilité), vise à combler le fossé entre formation académique et besoins du marché du travail, un défi persistant pour l'économie tunisienne.
L'annonce a été faite vendredi 28 février par le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale, soulignant l'importance stratégique de cet investissement pour l'avenir économique du pays. Ce financement intervient dans un contexte où le chômage des jeunes diplômés demeure une préoccupation majeure.
Le projet RESPIRE s'articule autour de deux axes principaux. D'une part, il prévoit l'amélioration des programmes d'études dans les secteurs à forte demande, avec une modernisation des infrastructures universitaires. D'autre part, il vise à renforcer la gouvernance des établissements d'enseignement supérieur à travers la transformation numérique et l'assurance qualité.
"Le renforcement du partenariat entre l'enseignement supérieur et le secteur privé est essentiel à la croissance économique de la Tunisie et à la création d'emplois durables, en particulier pour les jeunes et les femmes", a déclaré Alexandre Arrobbio, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la Tunisie.
Face aux défis de la digitalisation et du changement climatique, RESPIRE met l'accent sur le développement de compétences stratégiques dans trois domaines clés : la transition écologique, les technologies numériques et l'éducation à la santé. Ces secteurs sont considérés comme essentiels pour assurer la compétitivité des diplômés tunisiens sur un marché du travail en constante évolution.
Ce nouveau projet s'inscrit dans la continuité du Projet d'enseignement supérieur pour l'employabilité (PromESsE), qui s'est achevé fin 2024 avec des résultats significatifs : plus de 22 000 étudiants bénéficiaires, de nouveaux programmes diplômants, des certifications adaptées et l'accréditation internationale de quatre écoles prestigieuses.
"Le projet RESPIRE s'appuiera sur ces acquis, en alignant davantage l'enseignement supérieur sur l'évolution des besoins du marché du travail", explique Himdat Bayusuf, spécialiste senior de l'éducation et chef d'équipe du projet. L'objectif est ambitieux : 85 programmes accrédités et un soutien à au moins 145 000 étudiants et enseignants d'ici 2030.