Dans une interview révélatrice accordée à Bloomberg Businessweek, Donald Trump a dévoilé sa vision économique pour 2024, une stratégie baptisée "Trumponomics" qui suscite autant d'espoir chez ses partisans que d'inquiétude chez ses détracteurs et les alliés internationaux.
Au cœur de son programme : des réductions d'impôts massives. Trump promet d'abaisser l'impôt sur les sociétés à 15%, une mesure qu'il qualifie d'"incitation énorme" pour stimuler les affaires. Cependant, cette approche soulève des questions quant à son impact sur le déficit budgétaire déjà conséquent des États-Unis.
La politique commerciale de Trump reste musclée, avec des tarifs douaniers allant jusqu'à 100% sur les produits chinois et une taxe générale de 10% sur les autres importations. Cette position agressive inquiète l'Union européenne et d'autres partenaires commerciaux, qui craignent une potentielle guerre commerciale aux répercussions mondiales.
Côté énergie, Trump prône un retour en force du forage pétrolier et gazier, comparant ces ressources à de "l'or liquide". Cette approche, bien que prometteuse pour les prix de l'énergie à court terme, va à l'encontre des efforts internationaux de lutte contre le changement climatique, risquant de créer des tensions diplomatiques majeures.
Sur le plan monétaire, Trump se montre plus conciliant, offrant à Jerome Powell la possibilité de terminer son mandat à la Fed. Pour le poste de secrétaire au Trésor, il évoque Jamie Dimon, le patron de JPMorgan Chase, un choix qui pourrait rassurer les marchés financiers.
Son revirement sur les cryptomonnaies est frappant. Autrefois critique, il plaide maintenant pour des cryptomonnaies "made in USA", une position qui reflète sa vision de compétition technologique avec la Chine.
En matière de politique étrangère, Trump se montre réticent à l'idée de protéger Taïwan et exprime son aversion pour les sanctions, notamment celles visant la Russie. Cette approche "America First" inquiète les alliés occidentaux, qui y voient un potentiel affaiblissement des liens transatlantiques et un bouleversement de l'ordre géopolitique mondial.
L'immigration reste un sujet brûlant. Trump affirme qu'une politique restrictive boosterait les salaires et l'emploi, notamment pour les minorités, mais cette approche pourrait exacerber les tensions sociales et affecter certains secteurs dépendants de la main-d'œuvre immigrée.
Trump est convaincu que sa vision économique non conventionnelle sera la clé de sa victoire en 2024. Il mise sur son expérience acquise lors de son premier mandat pour mettre en œuvre ces politiques de manière plus efficace et rapide. "Maintenant, je connais tout le monde. Maintenant, j'ai vraiment de l'expérience", affirme-t-il avec assurance.
Cependant, des zones d'ombre persistent. L'impact potentiel de ces mesures sur l'économie mondiale, les alliances internationales et l'environnement soulève de nombreuses interrogations. De plus, l'ombre du 6 janvier 2021 plane toujours sur sa candidature, rappelant les défis politiques et sociaux qui accompagnent sa vision économique.
Alors que Trump présente sa "Trumponomics" comme une voie vers la prospérité américaine, ses critiques y voient un risque de perturbation de l'ordre économique mondial. L'élection de 2024 pourrait ainsi devenir un référendum sur cette vision économique audacieuse mais controversée.