Dans un post sur Facebook, l'expert économique Ridha Chkoundali a commenté la politique actuelle de gestion du commerce extérieur, la qualifiant de similaire à celle de l'année précédente. Cette politique a entraîné une baisse du taux de croissance économique à 0,4% seulement et une perte de deux milliards de dinars de revenus fiscaux pour l'État. Selon Chkoundali, l'économie tunisienne étant dépendante des importations d'énergie, de matières premières et de produits semi-finis, le maintien de l'austérité dans ces importations risque d'affaiblir la croissance économique, d'augmenter le chômage et de détériorer les finances publiques.
Malgré ces observations, Chkoundali a également souligné certains aspects positifs de la réduction du déficit commercial au cours des quatre premiers mois de l'année 2024. Les exportations d'huile d'olive ont connu une augmentation significative de 110%, ce qui constitue un développement important pour l'économie tunisienne. De plus, la Tunisie a enregistré un excédent commercial avec deux pays du Maghreb, à savoir la Libye (0,5 milliard de dinars) et le Maroc (0,1 milliard de dinars). Cela souligne la nécessité d'intensifier les échanges commerciaux avec ces deux pays pour renforcer davantage la balance commerciale.
Cependant, la réduction du déficit commercial, passant de -6,2 milliards de dinars au cours des quatre premiers mois de 2023 à -4,8 milliards de dinars au cours des quatre premiers mois de 2024, est principalement due à une baisse notable des importations. Les importations ont diminué de -1,8% par rapport à une augmentation de 7% pour la même période en 2023. Cette baisse concerne en particulier les matières premières et les produits semi-finis, qui représentent 33% du total des importations et ont diminué de -9%.
Un des aspects les plus préoccupants du déficit commercial est le déficit énergétique massif, atteignant 4 milliards de dinars sur un total de 4,8 milliards de dinars pour les quatre premiers mois de l'année 2024. De plus, les exportations de phosphate et de ses dérivés ont chuté de 26,3%, ajoutant aux défis économiques du pays.
Chkoundali a également mentionné les principaux partenaires commerciaux de la Tunisie et les déficits commerciaux enregistrés avec eux. La Chine a enregistré à elle seule un déficit commercial de 2,5 milliards de dinars avec la Tunisie pendant cette période. D'autres pays avec lesquels la Tunisie a enregistré des déficits commerciaux importants incluent la Russie (2,2 milliards de dinars), l'Algérie (1,4 milliard de dinars), la Turquie (0,9 milliard de dinars), la Grèce (0,6 milliard de dinars) et l'Ukraine (0,5 milliard de dinars).
En conclusion, bien que la réduction du déficit commercial soit une bonne nouvelle, Ridha Chkoundali met en garde contre les implications négatives de la baisse des importations de matières premières et de produits semi-finis sur la croissance économique et la stabilité financière de la Tunisie