La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a tenu une réunion de son Conseil d'administration le 31 juillet 2024, abordant plusieurs aspects cruciaux de l'économie tunisienne. L’une des principales préoccupations exprimées par le Conseil a été le ralentissement des crédits bancaires à l’économie pour l'année 2023 et le premier semestre de 2024. Ce fléchissement a principalement touché les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les particuliers, et s’inscrit dans un contexte économique marqué par des pressions inflationnistes persistantes. Face à cette situation, le Conseil a insisté sur l'importance d'une coordination accrue entre toutes les parties prenantes afin de soutenir les entreprises, garantir leur viabilité et préserver les emplois.
En revanche, le Conseil s'est félicité de l’évolution favorable de la mobilisation des dépôts bancaires, qui a continué à croître au rythme de 8% en moyenne, en ligne avec les années précédentes. Cette progression a été encouragée par le relèvement du taux de rémunération de l’épargne par la BCT à trois reprises en 2022 et 2023. Le financement réduit et la hausse des dépôts financiers ont contribué à une amélioration notable de la liquidité bancaire, renforçant la stabilité financière du secteur.
En outre, le secteur bancaire a fait des progrès significatifs en matière de renforcement de sa solidité financière et de gestion des risques. Le ratio de solvabilité global du secteur a dépassé les 14%, bien au-dessus du seuil réglementaire de 10%. Cette performance est attribuable aux mesures proactives prises par la BCT, notamment en ce qui concerne l'encadrement des politiques de distribution des dividendes depuis la crise du COVID-19. Ces actions ont non seulement consolidé la stabilité financière mais aussi amélioré la capacité des banques à faire face aux nouveaux défis, tels que la hausse des créances classées et les implications du changement climatique.
Le Conseil a également exhorté les services de la BCT à finaliser rapidement l'adaptation du cadre prudentiel pour aligner progressivement les normes nationales sur les standards internationaux. De plus, il a souligné l’importance d’intégrer la dimension environnementale et la finance verte dans la gouvernance et les pratiques de financement bancaire.