L'inflation urbaine en Égypte a atteint 13,9% en glissement annuel en avril dernier, comparativement à 13,6% en mars, selon les données publiées ce samedi par l'Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS).
Cette accélération marque la deuxième hausse de l'inflation au cours des sept derniers mois. La précédente augmentation significative avait été enregistrée en août 2024, principalement influencée par la hausse des prix du carburant et des billets de transport public.
Cette nouvelle hausse résulte principalement de l'augmentation des prix dans plusieurs secteurs clés. Les prix de l'électricité, du gaz et des carburants ont augmenté de 6,7%. Le transport privé a connu une hausse de 8,6%, tandis que les services de transport ont augmenté de 8,2%. Les prix d'achat des véhicules ont progressé de 1,3%. Le secteur alimentaire n'est pas épargné avec une augmentation des prix des légumes de 1,2% et des céréales et du pain de 0,5%.
Toutefois, sur une base mensuelle, l'inflation urbaine a légèrement ralenti, passant à 1,3% en avril contre 1,6% en mars.
En avril dernier, l'Égypte a augmenté pour la deuxième fois en six mois les prix des produits pétroliers, avec une hausse de deux livres égyptiennes par litre pour tous les types d'essence et de diesel. Cette mesure devrait permettre au gouvernement d'économiser environ 35 milliards de livres dans le budget de l'année fiscale 2024-2025.
Ces derniers mois, le gouvernement égyptien a engagé une série de réformes visant à réduire les subventions sur de nombreux services et produits essentiels :
En août 2024, une augmentation des tarifs du métro et des trains de 12,5% à 25% a été mise en place. En mai 2024, le gouvernement a procédé à une hausse du prix du pain subventionné de 300%, une première depuis plus de trois décennies. S'en sont suivies des augmentations successives des prix de l'internet fixe, des services de téléphonie mobile, de l'électricité et des matériaux de construction, notamment le ciment et l'acier.
Ces mesures s'inscrivent dans le cadre des efforts du pays pour assainir ses finances publiques, mais elles pèsent lourdement sur le pouvoir d'achat des Égyptiens, déjà fortement affecté par la crise économique que traverse le pays.
Face à cette inflation persistante, les experts économiques s'inquiètent des conséquences sociales de cette hausse continue des prix, particulièrement pour les ménages à revenus modestes. Le gouvernement égyptien se trouve confronté au défi de poursuivre ses réformes économiques tout en préservant la stabilité sociale dans un contexte régional déjà tendu.
La Banque centrale égyptienne devrait annoncer prochainement sa politique monétaire pour les mois à venir, une décision très attendue qui pourrait influencer l'évolution de l'inflation dans le pays.