D'après les données publiées par l'Institut National de la Statistique (INS), le commerce extérieur tunisien a montré des signes positifs au cours des sept premiers mois de 2024. Les exportations ont enregistré une hausse de 2,4% par rapport à la même période en 2023, atteignant 37034,9 millions de dinars (MD).
Cette progression est principalement due à la performance remarquable du secteur des produits agricoles et alimentaires, qui a connu une augmentation de 39,2%, notamment grâce à la forte croissance des ventes d'huile d'olive, passant de 2095,3 MD à 3636,2 MD. Le secteur de l'énergie a également contribué à cette hausse avec une progression de 19,4%, tandis que les industries mécaniques et électriques ont connu une légère augmentation de 0,8%. Cependant, certains secteurs ont connu des baisses, notamment le phosphate et ses dérivés (-27,9%) ainsi que le textile, l'habillement et le cuir (-7,6%). Ces variations illustrent les différentes dynamiques à l'œuvre dans l'économie tunisienne, avec des secteurs traditionnels confrontés à des défis alors que d'autres montrent des signes de croissance.
Du côté des importations, l'INS a enregistré une légère hausse de 0,6%, portant leur valeur à 46668,2 MD. Cette augmentation s'explique par la hausse des importations de produits énergétiques (+16,5%), de biens d'équipement (+1,9%) et de biens de consommation (+3,7%). En revanche, les importations de matières premières et de produits semi-finis, qui représentent 34% du total des importations, ont diminué de 5,5%.
Cette évolution des échanges commerciaux a permis de réduire le déficit commercial global, qui s'est établi à 9633,3 MD, contre 10225,8 MD pour la même période en 2023. Le taux de couverture des importations par les exportations s'est amélioré de 1,4 point pour atteindre 79,4%.
Concernant la répartition géographique des échanges, les exportations vers l'Union européenne, qui représentent 70% du total des exportations tunisiennes, ont augmenté de 0,4%. Des hausses significatives ont été enregistrées avec l'Italie (+6,9%), l'Espagne (+22,8%) et la Belgique (+6,8%), tandis que les exportations vers la France (-1,6%) et l'Allemagne (-3,5%) ont légèrement baissé. Au niveau des pays arabes, on note une forte augmentation des exportations vers l'Algérie (+44,6%) et l'Égypte (+14,8%), mais une baisse vers la Libye (-14,2%) et le Maroc (-15,4%).
Pour les importations, celles en provenance de l'Union européenne ont augmenté de 1,6%, représentant 44,2% du total des importations. Des hausses ont été enregistrées avec l'Allemagne (+13,6%) et l'Espagne (+5,4%), tandis que les importations en provenance d'Italie (-6,3%), de France (-2,2%) et de Belgique (-18%) ont diminué. Hors Union européenne, on observe une augmentation des importations en provenance de l'Inde (+12,9%) et de la Suisse (+19,3%), mais une baisse de celles venant de Russie (-9,8%), de Turquie (-5,1%) et de Chine (-1,2%).
Le déficit commercial reste important avec certains pays, notamment la Chine (-4712,6 MD), la Russie (-3295,3 MD), l'Algérie (-2214 MD) et la Turquie (-1610,1 MD). Cependant, la Tunisie maintient un excédent commercial avec des partenaires clés tels que la France (3255,1 MD), l'Italie (1361 MD), l'Allemagne (1332 MD) et la Libye (1202,9 MD).
Une analyse plus détaillée révèle que le déficit de la balance commerciale hors énergie s'est réduit à 3041,5 MD. Cependant, le déficit énergétique s'est creusé pour atteindre 6591,7 MD, contre 5701,4 MD durant la même période en 2023. Cette augmentation du déficit énergétique explique en grande partie pourquoi le déficit commercial global, bien qu'en baisse, reste élevé.
Les données de l'INS indiquent une amélioration globale de la situation du commerce extérieur tunisien, malgré les défis persistants dans certains secteurs et avec certains partenaires commerciaux. La diversification des exportations, l'amélioration de la compétitivité, et la gestion du déficit énergétique demeurent des enjeux majeurs pour l'économie tunisienne. Ces aspects continueront probablement à influencer la dynamique des échanges commerciaux du pays dans les mois à venir, soulignant l'importance d'une stratégie économique adaptative et résiliente.